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Sénégal : SUDES/ESR et les syndicats de l'enseignement supérieur en Afrique défendent la liberté académique

Sénégal : SUDES/ESR et les syndicats de l'enseignement supérieur en Afrique défendent la liberté académique

En partenariat avec l'UNESCO, le SUDES/ESR, l’une des organisations membres de l'IE au Sénégal, a organisé une conférence internationale sur le thème : " L'état actuel des libertés académiques : reculs ou avancées ? ". Cette conférence de trois jours s'est déroulée du 27 au 29 juillet 2021, à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, et a connu un mode de participation hybride où certains participants y ont pris physiquement part, tandis que d'autres y ont joint virtuellement. La conférence a réuni des dirigeant.e.s et des représentant.e.s de syndicats de l'enseignement supérieur de divers pays africains.
 
La conférence fait suite aux tentatives actuelles des décideurs politiques de supprimer les libertés académiques dans plusieurs pays.  Il s'agit, par exemple, de l'adoption, au Sénégal, de la loi n° 2015-26 du 28 décembre 2015 relative aux universités publiques. Cette loi apporte un changement dans la composition du conseil d'administration des "universités publiques" du Sénégal où les enseignants-chercheurs seront en minorité et ne pourront pas s'opposer à toute décision défavorable. En Turquie, la liberté académique est réduite à sa plus simple expression, en raison de la mainmise du régime autoritaire d'Erdogan sur le pouvoir. En France, l'adoption par le Sénat d'un amendement à la loi disposant que " les libertés académiques s'exercent dans le respect des valeurs de la République " a suscité une inquiétude légitime. Le SUDES / ESR, organisateur de la conférence, estime que ces questions vont non seulement à l’encontre des enseignants et les chercheurs des pays du Sud et du Nord, mais aussi à l’encontre de la Recommandation OIT/UNESCO de 1997, concernant la Condition du Personnel Enseignant de l'Enseignement Supérieur, qui reste le meilleur baromètre pour mesurer les progrès ou les reculs d'un pays en matière de libertés académiques et de droit à la science.
 
L'Internationale de l'Education a joué un rôle capital dans l'organisation de cette conférence. Toutefois, en raison des restrictions de voyage dues à la pandémie de la COVID-19, l'Internationale de l'Education a participé virtuellement aux travaux. Ainsi, dans son discours d'ouverture, la Secrétaire Générale Adjointe de l'IE, Haldis Host, a rappelé que la Recommandation de l'UNESCO de 1997 concernant la Condition du Personnel Enseignant de l'Enseignement Supérieur définit les libertés académiques comme le droit d'enseigner et de discuter, de faire des recherches et de publier les résultats, de participer à la gouvernance de votre institution et de la critiquer, et d'exercer les libertés individuelles sans censure. Elle a indiqué que, bien que non contraignante, la Recommandation est un outil important que nous pouvons utiliser pour défendre et promouvoir les libertés académiques. Elle a rappelé deux résolutions adoptées par le 8ème Congrès mondial de l'IE appelant l'IE à défendre et à exhorter les gouvernements et les institutions à respecter la liberté académique des enseignants et des chercheurs de l'enseignement supérieur. Elle a indiqué que l'indice de liberté académique est une question cruciale.
 
A travers une présentation et des discussions approfondies, la conférence s'est penchée sur des questions relatives à la Recommandation de l'UNESCO de 1997 concernant la Condition du Personnel Enseignant de l'Enseignement Supérieur, la décolonisation de l'enseignement supérieur en Afrique, les libertés académiques et la nécessité pour le personnel de l'enseignement supérieur de s'organiser et de se syndiquer.