Education de la petite enfance (EPE)
Education de la petite enfance (EPE)
Introduction
Tous les enfants ont droit à l’éducation, comme le stipulent la Déclaration universelle des droits de l’Homme et la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. L’IE revendique ce droit dans le cadre de sa campagne mondiale d’action en faveur d’une éducation publique de qualité, gratuite et accessible à toutes et tous. L’éducation de la petite enfance doit être considérée comme faisant partie intégrante de ce droit.
L’éducation de la petite enfance fait référence à tous les types d’éducation intervenant avant l’âge de la scolarité obligatoire, qu’elle soit intégrée au système éducatif ou totalement indépendante de ce dernier. Il s’agit notamment des centres d’accueil des jeunes enfants, des crèches, des établissements d’éducation préscolaire, des écoles maternelles ou d’autres institutions similaires. L’éducation de la petite enfance ne se limite pas uniquement à ce que certains considèrent comme étant une simple éducation préscolaire. Il s’agit d’un enseignement à part entière dont l’objectif consiste à préparer l’enfant non seulement à son parcours scolaire ultérieur, mais également à sa vie future, et ce, au même titre que tous les autres secteurs de l’enseignement qui participent à ce processus. Selon la Classification internationale type de l’éducation (CITE) de 2011, utilisée par les principaux organismes fournissant des statistiques internationales sur l’éducation, l’éducation de la petite enfance correspond au niveau 0 de la CITE et l’enseignement primaire au niveau 1.
Dans les pays à faible revenu, où l’éducation pour tous est encore loin d’être une réalité, les services d’éducation de la petite enfance restent encore très limités et sont le plus souvent organisés par le secteur privé, si bien que seuls les enfants issus des familles les plus aisées y ont accès. Cette inégalité porte préjudice aux plus démunis. Dans les pays à revenu élevé, où la demande en services d’éducation de la petite enfance est en recrudescence, deux concepts distincts continuent de coexister : d’une part, les structures ayant une vocation essentiellement sociale, dont l’objectif principal consiste à offrir des services d’accueil et de garde aux parents de très jeunes enfants, en particulier aux femmes - afin de leur permettre d’exercer un emploi rémunéré - et d’autre part, les structures davantage orientées sur l’éducation, dont l’objectif principal est de promouvoir le développement de l’enfant.
Politique
L’Internationale de l’Education croit fermement que l’éducation de la petite enfance est d’une grande utilité pour tous les enfants et devrait être accessible à toutes et à tous. L’EPE est une éducation à part entière qui constitue une phase essentielle de l’apprentissage tout au long de la vie. Elle fournit une base pour l’apprentissage et aide les enfants à développer leurs capacités, leurs compétences et leur confiance personnelle, et à acquérir un sens de la responsabilité sociale. Elle contribue également à prévenir le travail des enfants, en offrant à ces derniers un environnement protégé.
Le document politique de l’IE sur l’éducation et la Stratégie pour l’EPE, tous deux adoptés lors de son 6e Congrès mondial en 2011, réaffirment la position politique de l’organisation en stipulant que l’éducation de qualité est un droit humain et un bien public qui doit être accessible à toutes et à tous, y compris aux filles et aux garçons issus de familles pauvres, aux enfants autochtones, aux enfants issus de minorités ethniques et aux enfants migrants.
A l’instar de l’enseignement supérieur, l’EPE figure parmi les principaux secteurs visés par les initiatives ayant pour ambition de privatiser l’éducation. Bien que la situation varie d’un pays à l’autre, la tendance à inscrire les enfants dans des établissements d’éducation de la petite enfance privés s’affirme clairement. Nombreux sont les établissements d’EPE qui, bien que considérés comme publics, sont en réalité financés par le biais des frais de scolarité acquittés par les parents. Afin d’être accessible au plus grand nombre possible d’enfants, l’EPE doit être organisée dans le cadre d’un service éducatif gratuit et financé par des fonds publics.
La politique de l’IE en matière d’éducation de la petite enfance s’appuie sur les deux Résolutions sur l’éducation de la petite enfance (1998 et 2015), adoptées par ses différents Congrès mondiaux. Pour de plus amples informations concernant ces résolutions, cliquez ici.
Activités
Les travaux de l’IE dans le domaine de l’éducation de la petite enfance comprennent notamment la promotion d’une EPE financée publiquement et dont l’accès est universel, le plaidoyer en faveur de l’intégration de l’EPE aux systèmes éducatifs sous l’égide des ministères de l’Education, revendiquer le développement professionnel continu des enseignant(e)s et des autres professionnel(le)s de l’éducation, et garantir que l’EPE soit inscrite au rang des priorités dans les programmes du syndicat et qu’elle fasse partie intégrante de sa politique globale en matière d’éducation.
L’IE promeut l’EPE par le biais de contacts et de discussions avec les institutions internationales compétentes, telles que l’UNESCO, l’UNICEF, la Banque mondiale et l’OCDE, ainsi qu’avec d’autres organisations pertinentes.
En 2008, l’IE a créé un Groupe de travail EPE, chargé de conseiller l’IE sur divers aspects de l’éducation de la petite enfance, notamment en ce qui concerne les stratégies pour l’application effective de la Résolution sur l’EPE de 1998, et les politiques, les pratiques, les programmes et les activités se rapportant à l’EPE. Par ailleurs, le Groupe de travail est mandaté pour offrir une opportunité aux organisations membres de l’IE de partager leurs expériences mutuelles et de tirer profit des connaissances apportées par les autres acteurs actifs dans ce secteur.
Reconnaître l’éducation de la petite enfance comme étant une forme d’enseignement à part entière a une incidence positive sur la formation, le développement continu, les salaires et les conditions de travail des enseignant(e)s. Le plus souvent, le personnel de l’EPE est mal payé et travaille dans des conditions précaires. Cette marginalisation se traduit notamment par une surreprésentation des femmes dans ce secteur.
Fort heureusement, les expert(e)s de l’OIT ont préparé des lignes directrices pour cet important secteur de l’éducation Directives de l’OIT sur la promotion du travail décent pour le personnel de l’éducation de la petite enfance (http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_dialogue/---sector/documents/normativeinstrument/wcms_236528.pdf). L’Internationale de l’Education a participé activement à la préparation de ces directives.
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