L'enseignement au Honduras: entre privatisation et mondialisation

Par D. Brent Edwards Jr., Mauro C. Moschetti et Alejandro Caravaca.

Les pays d'Amérique centrale constituent un cas particulier, dans la mesure où la voie vers l'adoption de politiques de privatisation dans le domaine éducatif a foncièrement, mais pas exclusivement, suivi la fameuse « route des catastrophes » (Saltman, 2015; Verger, Fontdevila et Zancajo, 2016). Ainsi, les situations d'urgence humanitaire et sociale causées par les catastrophes naturelles et les conflits armés dans la région depuis la fin des années 1980 ont offert un terrain propice à l'adoption de réformes éducatives radicales dont la mise en œuvre aurait été davantage compromise dans des circonstances normales. Cette dynamique est à l'origine de l'adoption de différents programmes de gestion autonome des écoles au Salvador, au Nicaragua, au Guatemala et au Honduras (Verger, Moschetti et Fontdevila, 2018). Dans le cas du Honduras, le processus de décentralisation de la gestion de l'éducation a formé l'un des grands axes de la réforme éducative du pays.

Ce rapport examine l'évolution la plus récente de la réforme éducative au Honduras et analyse les différentes tendances et manifestations de la privatisation de l'éducation dans le pays sous l'angle théorique et analytique de l'économie politique internationale. Concrètement, il s'agit de répondre à deux interrogations complémentaires. En premier lieu, le document examine de quelles façons, pour quelles raisons et avec quelles conséquences les acteurs privés et les réformes de privatisation ont influencé la politique, en particulier les politiques éducatives, au Honduras. En second lieu, il tente d'analyser de quelles façons et dans quelle mesure cette privatisation s'est ressentie dans l'offre éducative du pays aux niveaux préscolaire, primaire et secondaire.

Les résultats de cette recherche permettent d'engager d'importantes discussions sur les liens qui existent entre le droit des étudiant·e·s à une éducation de qualité, le droit des enseignant·e·s à des conditions de travail de qualité et la supervision des acteurs privés par l'État. Comme l'explique plus en détail le rapport, la privatisation de l'éducation au Honduras se manifeste sous diverses formes, et, peut-être plus important encore, les pratiques et tendances du fonctionnement de l'État hondurien lui-même sont à l'origine de ces processus. Cette recherche entend également stimuler le débat sur l'élaboration et la mise en œuvre de cadres législatifs visant à protéger le droit à l'éducation et à assurer une éducation de qualité et équitable pour tou·te·s.

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