Egalité des genres
Introduction
La deuxième Conférence mondiale des femmes de l’IE s’est tenue à Dublin, en Irlande, du 7 au 9 avril 2014. Elle s’est appuyée sur le succès et les enseignements de la première Conférence Objectif égalité. La conférence s’est articulée autour du thème : « Les femmes au sein des syndicats et de l’éducation : des paroles aux actes ».
L’éducation a le pouvoir de transformer la vie de chaque personne. L’éducation entend principalement promouvoir l’égalité et encourager la diversité, en remettant en cause les stéréotypes de genre, en offrant de nouvelles opportunités et de nouveaux accès, et en développant des environnements d’apprentissage positifs et inclusifs.
Les enseignant(e)s résident au cœur d’une éducation de qualité. Pour réaliser une éducation de qualité, il est indispensable de pouvoir compter sur des enseignant(e)s qualifié(e)s et motivé(e)s bénéficiant de conditions de travail justes, ce qui passe notamment par l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Les enseignant(e)s doivent être formé(e)s à gérer en classe la dynamique du sexisme, du racisme et de l’homophobie.
Les syndicats de l’éducation jouent un rôle essentiel dans le façonnement des systèmes éducatifs et le développement des sociétés. Ainsi, les syndicats doivent faire figure de modèle et incarner les valeurs d’égalité, de diversité et d’autonomisation dans tous les aspects du travail syndical. Depuis son Congrès fondateur en 1995, l’engagement envers l’égalité des genres dans les syndicats, l’éducation et la société constitue l’objectif majeur et la priorité de l’IE, comme cela transparaît d’ailleurs dans le travail mené par les cinq régions de l’IE. De nombreux syndicats de l’éducation et leurs réseaux de femmes sont porteurs de changements au sein des syndicats et de la société, et apportent des solutions innovantes aux problèmes qui se posent depuis longtemps.
En janvier 2011, l’IE a organisé la Conférence Objectif égalité, la première Conférence mondiale des femmes de l’IE. Cette conférence a principalement débouché sur l’adoption de la Résolution sur l’égalité des genres et de la Résolution sur l’éducation et l’élimination des violences à l’égard des femmes, par le 6e Congrès mondial de l’IE, en juillet 2011. La Résolution sur l’égalité des genres a donné le mandat pour le développement du Plan d’action mondial pour l’égalité des genres (GEAP) de l’IE.
Politique
L’IE est préoccupée par la question de l’égalité des genres dans les emplois éducatifs, et par la façon dont cette problématique est traitée dans le secteur de l’éducation et dans la société en général. Les enjeux au sein de la société sont indissociables de l’école, dans la mesure où les problèmes et conflits s’y expriment et y sont souvent visibles.
Concernant les enseignant(e)s et autres travailleurs/euses de l’éducation, l’IE appelle à mettre un terme à la discrimination qui frappe les femmes, à instaurer l’équité salariale et à abolir les obstacles au développement professionnel et à la promotion des femmes.
Même si de nombreux progrès ont été accomplis, il subsiste des différences de compensation et de traitement entre les hommes et les femmes au sein de l’éducation. Par exemple, dans de nombreux pays, les femmes représentent une minorité à part dans l’enseignement supérieur, et en particulier quand il s’agit de postes élevés et bien rémunérés. A l’inverse, au sein de l’éducation de la petite enfance, les femmes sont surreprésentées dans les emplois souvent précaires et mal rémunérés, et sont considérées comme des gardes d’enfants plutôt que comme des éducatrices. Dans tout le système éducatif, les femmes sont généralement sous-représentées au niveau de la direction des établissements scolaires, et ce, dans de nombreux pays, si ce n’est dans tous.
En outre, l’IE a collaboré avec ses organisations membres afin de garantir une participation importante des femmes aux postes à responsabilités des syndicats de l’éducation. Dans certains pays, il y a peu de femmes qui dirigent un syndicat de l’éducation, même lorsque les femmes représentent la majorité de ses membres.
L’IE a appelé à respecter pleinement et à reconnaître les responsabilités professionnelles des enseignant(e)s. Par conséquent, il convient de les impliquer dans l’élaboration des programmes scolaires, du matériel pédagogique et des méthodes d’enseignement. Dans le cadre de cette responsabilité, les enseignant(e)s, au même titre que les autorités scolaires, occupent une place de choix pour veiller à ce que la discrimination et les stéréotypes fondés sur le genre soient éradiqués du secteur de l’éducation, indépendamment des traditions culturelles ou religieuses. Les droits humains sont universels.
Dans certains pays, les filles ne bénéficient toujours pas des mêmes opportunités éducatives que les garçons. Cet élément constituait l’une des priorités des Objectifs du Millénaire pour le développement, et revêt toujours une importance particulière dans le cadre des Objectifs de développement durable. Dans les cas les plus extrêmes, il est arrivé que des filles soient attaquées physiquement simplement parce qu’elles allaient à l’école. La discrimination sur l’accès à l’éducation entraîne des conséquences à long terme. En effet, elle pénalise les filles et les femmes tout au long de leur vie et perpétue les inégalités de genre.
L’IE s’est montrée extrêmement préoccupée par les violences faites aux femmes. Les conséquences de ces violences sont perceptibles dans les écoles, et elles constituent le symptôme brutal de l’inégalité et de l’injustice fondées sur le genre. Notre préoccupation au regard de la violence concerne également la violence fondée sur le genre en milieu scolaire. Cette dernière s’inscrit dans le cadre d’un problème plus global qu’est le harcèlement fondé sur le genre. Il est exacerbé par les technologies modernes, qui permettent de diffuser rapidement les attaques à l’encontre de filles ou de femmes sur Internet et sur les réseaux sociaux.
Activités
Deuxième Conférence mondiale des femmes de l’IE
La deuxième Conférence mondiale des femmes de l’IE s’est tenue à Dublin, en Irlande, du 7 au 9 avril 2014. Cette conférence s’est articulée autour du thème : « Les femmes au sein des syndicats et de l’éducation : des paroles aux actes ».
Cette conférence a offert à l’ensemble des participant(e)s la possibilité de partager, d’analyser et de commenter les bonnes pratiques syndicales ayant débouché sur des améliorations concrètes en matière d’égalité des genres au sein des syndicats et de l’éducation.
Plus particulièrement, la conférence :
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a permis aux participant(e)s de partager les bonnes pratiques des syndicats de l’éducation permettant d’accroître la participation des femmes à tous les niveaux de la hiérarchie syndicale, ainsi qu’à réduire l’écart entre les femmes et les hommes dans l’éducation.
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a analysé les objectifs et indicateurs clés du Plan d’action de l’IE pour l’égalité des genres (GEAP) afin de mesurer les progrès accomplis.
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a conseillé les représentant(e)s syndicaux/ales sur l’adoption d’un langage et d’une approche adéquats et non sexistes en vue de résoudre les questions liées aux genres dans l’éducation sur la scène politique internationale, notamment au regard d’un nouveau cadre post-2015 des Nations Unies et de ses documents connexes.
Réseaux de femmes de l’IE
Les réseaux de femmes régionaux et sous-régionaux ont considérablement contribué à promouvoir l’autonomisation et le leadership des femmes. Leur travail s’appuie sur les dispositions du Programme & Budget de l’IE, par le biais de projets de coopération au développement et d’autres moyens existants. Actuellement, il existe 10 réseaux régionaux et sous-régionaux : un réseau pan-africain et cinq réseaux sous-régionaux, trois réseaux sous-régionaux en Asie-Pacifique, un réseau régional aux Caraïbes, un réseau régional en Europe (le CSEE compte plusieurs structures « Femmes et Egalité » qui y sont liées), ainsi qu’un réseau régional et trois réseaux de femmes sous-régionaux en Amérique latine.
Violence fondée sur le genre en milieu scolaire
L’IE collabore avec l’UNESCO et ONU Femmes dans le cadre d’une campagne contre les violences fondées sur le genre en milieu scolaire. Si les élèves comptent à la fois parmi les victimes et les auteurs de ces violences, certain(e)s enseignant(e)s et membres du personnel scolaire en sont également victimes. La violence fondée sur le genre peut entraîner des conséquences à long terme. Elle peut limiter la participation de ses victimes aux systèmes économiques et à la société. Les écoles et autres institutions éducatives ne devraient jamais être en proie à la peur. Au contraire, elles doivent être des espaces sûrs et sécurisés pour les travailleurs/euses comme pour les élèves.
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