Une étude menée pour la CSEE, la région européenne de l’Internationale de l’Éducation, a mis en évidence l’impact de l’idéologie de marché et des pratiques de gestion et de privatisation sur les relations industrielles et le dialogue social. Par ailleurs, les chercheur·euse·s ont examiné non seulement l’évolution de la politique de l’Union européenne au cours de la dernière décennie, mais aussi les modèles différents et les conséquences des relations industrielles en Belgique francophone, en Italie, en Pologne et en Suède.
Bien que cette étude ait révélé une évolution nationale dans le contexte des tendances de la politique européenne en matière d’éducation, des « réformes » et des conflits similaires ont été observés dans d’autres régions. Quelles que soient les différentes réponses nationales, les modifications dans l’éducation interviennent dans le cadre d’un changement idéologique plus important. Les gouvernements font de plus en plus la promotion du marché et de ses acteur·trice·s en général et transposent des approches et des méthodes de gestion afférentes au secteur privé ainsi que la participation des entreprises aux services publics.
Bien que l’Union européenne ait souligné l’importance de l’éducation pour la société et l’économie, elle a cependant encouragé en même temps la participation des entreprises privées à l’élaboration de la politique en matière d’éducation, à la conception, au suivi, à l’évaluation et à la prestation de l’éducation. L’étude a également démontré l’incidence de la « nouvelle gestion publique » dans tous les pays étudiés. Cette étude couvre la période de la dernière décennie.
Comme le révèle l’étude, des mesures d’austérité ont été persistantes ainsi qu’une libéralisation, des réformes de décentralisation et managérialistes dans le secteur de l’éducation. Elles ont porté sur la gestion individuelle du rendement, la responsabilisation axée sur les résultats et une participation plus importante des acteur·trice·s privé·e·s dans la prestation de l’éducation. Ces réformes individualisent le lieu de travail. Elles peuvent affaiblir la négociation collective et ainsi son incidence sur la solidarité et l’équité. Dans certains pays on a pu observer un glissement vers des négociations décentralisées accompagné de disparités croissantes au sein du personnel, notamment dans le milieu scolaire. De tels changements risquent de limiter la portée de la négociation et fomenter la déshumanisation, la fragmentation et la concurrence entre les travailleur·euse·s.
Le projet de recherche démontre des variations dans l’incidence du dialogue social et le pouvoir de négociation syndicale basées sur des traditions nationales et les attitudes du gouvernement. Toutefois, des réformes similaires sont au programme même si les syndicats sont assis à la table des négociations ou non.
L'étude complète, «
Rhetoric or game changer: Social dialogue and industrial relations in education midst EU governance and privatisation in Europe » (Réthorique ou changement des règles du jeu : dialogue social et relations industrielles au sein du secteur de l’éducation et dans le cadre de la gouvernance de l’Union européenne et de la privatisation en Europe » peut être trouvé en cliquant
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